La Conférence Climat (COP21) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 apparaît comme un rendez-vous international majeur. Ce sommet va réussir l’exploit d’acter la défaite morale de l’écologie traditionnelle comme le rejet définitif du courant climato-sceptique.
La COP21 n’offrira ni un supplément de voix aux partis politiques écologistes ni une tribune à tous ceux qui contestent l’incontestable impact de l’Homme sur son « environnant ». En ce sens, le contexte citoyen a profondément changé depuis la Conférence climat de Copenhague en 2009.
Le sommet de fin 2015 ne constituera pas une rupture ou un tournant mais bien au contraire un point d’aboutissement : les préconisations adoptées lors de ce rendez-vous s’inscriront dans l’approche formulée depuis maintenant un demi-siècle de sommets climatiques. Il s’agit de la « gestion durable » des ressources (Conférence Climat de Rio, Brésil, 1992).
Ainsi, la « gestion durable » ne signifie nullement un abandon total des pratiques polluantes ou de consommation des ressources mais un jeu où l’optimum d’exploitation et de production qu’il est possible d’extirper à la nature est recherché, tout en nous faisant croire que cela est sans danger et non irréversible
Dès 1968 et la Conférence sur la Biosphère de Paris, les textes évoquaient une « utilisation rationnelle et la conservation des ressources de la biosphère ». En 1972, lors de la « Conférence des Nations Unies sur l’Environnement Humain » à Stockholm (Suède), le terme d’environnement, englobant les systèmes sociaux, fait son apparition. La nature ne devient qu’un paramètre des faits sociaux qu’il convient de gérer et de contrôler. Enfin, dans les années 80, le phénomène des pluies acides va renforcer cette nécessité de protéger l’environnement naturel et humain comme de se protéger de l’imprévisibilité du climat.
Le réel tournant n’aura pas lieu en décembre 2015. Il a déjà eu lieu…