RÉFLEXIONS SUR LE RÔLE DU MILITANTISME ÉCOLOGISTE

L’acte militant ne se limite pas à la diffusion d‘idées. Il permet la construction de différentes approches pour convaincre : convaincre les autres, convaincre sur plusieurs sujets, convaincre tous les jours, sans être certain que même convaincus les individus changeront.

Faut-il nécessairement transformer autrui en militant pour obtenir une diffusion et une acceptation des valeurs écologistes ? En résulterait une contradiction : demander que l’engagement écologiste devienne un réflexe, une habitude, un automatisme en même temps qu’un acte militant marqué.

Or, l’acte militant n’est-il pas exceptionnel alors que l’habitude apparaît comme banalisée, voire inconsciente ? Faut-il donc convaincre sur « les discours » pour obtenir des groupuscules de militants ou convaincre sur les solutions concrètes pour accompagner la transition du quotidien de chacun ? La solution : le « militantisme invisible ».

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Puisque militer prend du temps, les solutions doivent faciliter la vie. Puisque penser à la planète paraît trop lointain, il nous faut être dans la réponse aux urgences du quotidien. Puisque s’engager semble flou et inefficace, il nous appartient de démocratiser des actes concrets, de les rendre pratiques et accessibles. Le « militantisme invisible » consiste à diffuser puis à se diluer, à disparaître sans mourir, en somme à avoir un impact imperceptible sur la société.

Le revers pourrait être une crainte que les citoyens restent passifs, qu’ils deviennent des (sur)consommateurs de produits éthiques mais… des (sur)consommateurs quand même ! Que les individus ne s’intéressent aux grands enjeux uniquement seulement si cela touche leur individualité et leur confort.

Le « militantisme invisible » peut-il être une forme d’engagement adapté à la majorité ? Et si oui, doit-il être une fin en soi ou n’être seulement qu’une première étape vers une société davantage consciente de ses impacts (y compris positifs) ?

Puisqu’il existe une diversité des individus, les formes d’engagement sont plurielles. Du militantisme engagé à l’acte invisible, les leviers ne sont pas les mêmes. Ainsi, la conduite et l’accompagnement des projets nécessitent d’être menés au cas par cas, selon les rythmes de chacun et autour d’objectifs partagés. C’est le cœur des valeurs et du sens que porte Atelier CAPACITES : analyser et comprendre les problèmes de ce qui fait « quotidien », les manques et les difficultés de chacun pour y répondre à travers des préconisations et des solutions, permettant de réaliser des projets respectueux de « l’environnant ».

Publié par ateliercapacites

Association - Espaces publics & Citoyenneté

4 commentaires sur « RÉFLEXIONS SUR LE RÔLE DU MILITANTISME ÉCOLOGISTE »

  1. J’ai eu 70 ans samedi. Je suis écologiste depuis mettons 68. J’ai fait mes travaux pratiques ayant vécu l’incendie de BPC de St-Basile-Le Grand, celui des pneus de St-Amable, mise u courant de la polution des Lagunes de Mercie…et là je suis dans le dossier des épandage sur les terres agricoles de Boues d’usine d’épuration. J’ai enseigné 30 ans. Je ne peux plus me taire, ça urge et il faut des  »changements ». Je mets en pratique le  »Inquiète ton voisin comme toi-même » de Anders. Lisez Frabrice Niccolino, Demain, il sera trop tard, mon fils de Lucie Pagé. et On se grouille …la grenouille est cuite. Désolée c’est pour vous tous que je m’énerve autant. Vive le BIO, le sans chimique…les énergies propres et renouvaleble…si on était en guerre on investirait…alors on l’est dans cette guerre contre la Terre. Et il nous reste encore un peu de temps pour virer le Titanic de bord.

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  2. Le militantisme comme présenté ici ne risque-t-il pas d’abriter une dynamique où il s’agit de « convaincre pour convaincre », une sorte de « convaincantisme » (à l’image du productivisme où l’on produit pour produire) ? Pour qui militer ? Pour les autres ? Pour leur expliquer la « bonne voie » à suivre, sur fond de science écologique (dans le cas présent) ? « Puisqu’il existe une diversité des individus, les formes d’engagement sont plurielles. », les « bonnes voies » ne sont-elles pas tout autant plurielles ? Qui peut prétendre à savoir mieux que son prochain ce qu’il est censé faire de sa vie et comment il est censé le faire ?

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    1. Merci pour cette réaction.

      Ce qui est questionné ici, est justement ce contre quoi l’association espère pour œuvrer : il n’y a pas de dogme à imposer, mais bien des initiatives à co-construire, à partager collectivement.

      Il s’agit de convaincre par l’action et pour (l’)agir.
      En tout cas, à aucun moment il n’est évoqué « une/la bonne voie », au contraire.
      Pour mieux s’en rendre compte, c’est ici : https://ateliercapacites.wordpress.com/…/texte-fondateur/

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